Période estivale, nos méthodes à la pépinière

Période estivale, nos méthodes à la pépinière : pourquoi elles diffèrent de ce que l’on fait chez soi

Beaucoup d’entre vous nous posent des questions sur nos façons de travailler : pourquoi arroser avec un tuyau plutôt qu’une canne, pourquoi tailler les pins mugo en plein été… Nous avons même reçu quelques remarques après une vidéo où l’on nous voyait arroser à grande eau.

Nous comprenons ces réactions : les méthodes que l’on utilise en pépinière de production peuvent surprendre quand on a l’habitude de s’occuper de bonsaï chez soi. Pourtant, elles répondent à des besoins très précis, et elles ne sont ni “moins bien”, ni “moins respectueuses” des arbres, au contraire.

L’arrosage : pourquoi pas de canne chez nous

Chez un particulier qui possède une dizaine de bonsaï, une canne d’arrosage est idéale : elle délivre une pluie douce, permet de prendre son temps et de vérifier chaque arbre individuellement.

Mais en pépinière, la réalité est toute autre :

  • Des centaines (voire milliers) d’arbres à arroser chaque jour.
  • De grandes surfaces à parcourir, avec des arbres placés à différentes distances.
  • Un coût en temps et en main d’œuvre énorme si l’on utilisait une canne à faible débit.

Nous travaillons donc de manière combinée :

  • Un arrosage automatique par aspersion, qui couvre une grande partie de la pépinière et assure un apport régulier.
  • Des arrosages manuels au tuyau, indispensables pour contrôler l’état réel du substrat et cibler certains arbres qui ont des besoins particuliers.

Avec le tuyau classique, nous pouvons adapter la pression selon les besoins :

  • Un jet plus puissant pour atteindre les arbres plus éloignés.
  • Un jet adouci et rapproché pour les petits pots fragiles.
  • Une rapidité qui évite de mobiliser une personne plusieurs heures de suite.

Contrairement à ce qu’on pourrait penser, ce n’est pas un gaspillage d’eau : nous arrosons juste ce qu’il faut, jusqu’à ce que le substrat soit bien humidifié. Une pluie trop fine, elle, resterait souvent en surface et obligerait à passer plus longtemps et donc à consommer plus d’eau.

Chez vous : une canne est parfaite.

Chez nous : aspersion + tuyau manuel = efficacité et précision.

Une gestion durable de l’eau

L’eau est une ressource précieuse, et nous faisons en sorte de l’utiliser de manière responsable. Notre pépinière bénéficie de la proximité du Lot, le fleuve qui borde la pépinière, dont nous récupérons l’eau, qui est ensuite stockée dans un lac de rétention. Ce système nous permet d’arroser nos arbres grâce à une ressource locale et renouvelable, sans solliciter inutilement le réseau public. C’est une manière concrète de concilier efficacité professionnelle et respect de l’environnement. 

La taille des pins mugo : pourquoi nous la faisons en août

Un autre point qui étonne souvent est notre choix de tailler les pins mugo en plein été. Là encore, c’est une question d’adaptation.

  • En temps normal (chez un particulier) : la taille des pins mugo se fait au printemps (mai-juin), après l’allongement des chandelles. C’est la période la plus sûre, qui permet de contrôler la vigueur et d’équilibrer la croissance.
  • Chez nous, en pépinière : nous choisissons souvent le mois d’août. Pourquoi ? Parce que la chaleur estivale favorise une très bonne reprise, et que les bourgeons de l’année suivante commencent déjà à se préparer. Cela permet d’obtenir une réaction plus homogène sur nos arbres.

C’est aussi une question d’organisation et de coûts : gérer plusieurs centaines de pins à la fois demande un calendrier de travail différent de celui d’un amateur qui peut se consacrer à un ou deux arbres quand il le souhaite.

Deux contextes, deux méthodes, un même objectif

Ce qu’il faut retenir, c’est que nos méthodes ne sont pas en opposition avec celles que vous pratiquez chez vous. Elles sont simplement adaptées à deux réalités différentes :

  • Chez vous : quelques bonsaï, beaucoup de temps pour les observer un par un, des outils adaptés à la précision.
  • Chez nous : des centaines d’arbres, des contraintes de temps, de main d’œuvre et de coûts, un système d’arrosage automatique complété par des passages manuels ciblés.

Mais le but reste identique : des bonsaï en bonne santé, bien entretenus, qui continueront à se développer harmonieusement.

En conclusion

Quand vous voyez nos vidéos, gardez en tête que nos gestes sont pensés pour la pépinière, avec ses contraintes de volume et d’organisation.

Chez vous, prenez le temps, adaptez vos méthodes à votre rythme et à vos quelques arbres : ce sera tout aussi efficace.

Dans les deux cas, une chose ne change pas : le soin, l’attention et le respect de l’arbre. Et c’est cela que les bonsaï ressentent et vous rendent en retour. 

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